vendredi 25 avril 2008

L’ambassade qui a perdu la mémoire

40 ans d’archives diplomatiques et consulaires détruites


Lorsque les archives disparaissent , la mémoire s’en va et personne ne plus dire ce qui fut faux et ce qui fut vrai.






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Dans l’administration des affaires humaines que réalise l’Etat au profit des ses citoyens, les archives ne sont pas seulement des liasses de papiers ou des rames d’écrits empilés, c’est ce qui prouve l’existence de l’évènement, du fait, de l’acte. En somme ce qui rattache le citoyen à son Etat. Sans les archives, les citoyens n’existent pas car rien ne prouverait qu’ils le sont. Sans les archives aucune situtaion de droit ne peut être prouvée ni dans le temps ni le dans l’espace. Les archives sont le rattachement à une situation juridique (de naissance, de nationalité, de fonction) sans laquelle, c’est le vide existentiel. C’est la porte ouverte à la contestation permanente d’un droit, d’un acquis, d’une situation dont nul ne peut prouver l’inexistence faute d’archive. Sans les archives, enfin, l’Etat lui-même est contestable. Et les institutions qui le réprésentent le sont encore davantage.



L’ambassade de mauritanie en Tunisie, n’a plus d’archives. 40 ans d’archives réduites à néant. 40 ans d’une mémoire de coopération, de gestion de relations diplomatique et consulaire consignant les actes juridiques au profit des mauritaniens en Tunisie depuis l’indépendance à nos jours, de gestion budgétaire et comptables représentant les précieux documents de contrôle de finances publiques du poste diplomatique et consulaire, toutes les archives sont dans un état de destruction avancée sinon complétement détruites. (Nous avions consacré un article précédent à la situation de la résidence de l'ambassade où se trouvent ces archives: voir lien:





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Il est urgent que l’Etat prenne des mesures pour que les ambassades accordent plus d’importance à leurs archives. Car sans les archives, il n’ y a plus de mémoire et une ambassade qui a perdu sa mémoire ne peut plus reconnaître les ressortissants du pays qu’elle représente.

Si la maladie d’Alzheimer « est une maladie neurodégénérative du tissu cérébral qui entraîne la perte progressive et irréversible des fonctions mentales »(wikipedia), il ne fait pas de doute que la destruction des archives entraine chez les administrations publiques la perte progressive et irréversible de leurs fonctions vitales : servir le citoyen et conserver la mémoire de la nation.
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Pr ELY Mustapha

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Pr ELY Mustapha

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Poésie de la douleur.