lundi 28 avril 2008

Une semelle sénatoriale


La savate de Maalouma

En giflant un ministre avec sa chaussure on ne peut repartir avec l’arme du crime. Maalouma giflant le ministre avec sa chaussure serait repartie pieds nus. Extrêmement rare , en effet, dans l’actualité parlementaire internationale un ministre giflé avec une chaussure. Une gifle de la paume de la main, c’est plus commun. Mais une gifle avec une chaussure c’est rarissime. Alors pourquoi Maalouma s’est-elle référée à sa chaussure quand elle exprima l’intention ou plutôt l’expectative de gifler le ministre ? Et d'abord, pourquoi la chaussure tout court ?

I- Pourquoi utilise-ton la chaussure pour se défendre ?

La chaussure a, en psychologie, une haute valeur fétichiste. Elle exprime un attachement à soi, à sa stabilité et à son équilibre. Une chaussure qui se dérobe, un talon qui se casse et la dignité peut y prendre un grand coup proportionnnellement au nombre de personnes qui vous regardent.

Ôter sa chaussure pour accomplir un geste violent se traduit simplement par la volonté implicite de renoncer à la protection momentanée de son pied pour l’aplatir sur la figure de son prochain. Entrainant ainsi symboliquement, mais efficacement, un geste qui place la tête de l’adversaire à la hauteur du pied de son agresseur , ce qui n’est rien d’autre que l’attitude de celui qui marche sur le crâne de l’autre.
Cette symbolique de la rencontre de la chaussure et de la joue n’est pas dénuée de sens puisqu’elle prend sa source à l’origine dans le sentiment de celui qui s’arme de sa chaussure, qu’il a été agressé ou avilit par celui pour lequel le plat de la semelle est destiné. La chaussure, n’est donc pas seulement une continuite de l’habit mais un moyen d’expression de son ressentiment et une arme de rétablissement de la dignité bafouée au prorata de la dureté de la semelle.

II- Pourquoi une sénatrice utilise-t-elle sa chaussure ?

1. Ce qui est apparent

Lorsqu’on examine de plus prêt la situation dans laquelle notre éminente sénatrice a proposé d’utliser sa chaussure contre le faciès du ministre de la République, on ne peut que se dire qu’il s’agit d’une réaction d’une représentatrice d’une collectivité territoriale à l’encontre d’un ministre qui ne re présente que son département.
En somme, une réaction populaire contre une attitude bureaucratique. Seule la savate de Maalouma pouvait permettre d’en découdre. Et la sénatrice en choisissant sa chaussure a voulu exprimer, au-delà de la baffe, la situation de mépris dans laquelle on l’a placée et l’attitude méprisante des organisateurs. La chaussure est alors la plus indiquée pour confondre le chef du ministre avec la ligne basse des pâquerettes. Si la sénatrice n’a traduit son geste que dans ses paroles, il n’en demeure pas moins que même une tête à claques qui n’en reçoit pas reste, pour l'agressée, une tête à claques.

2. Ce qui transparaît

La savate de maalouma exprime bien plus qu’un simple geste non accompli à l’égard d’une personne qui fâche. La savate de Maalouma , c’est l’expression d’un ras-le-bol d’un mépris dans lequel est placée l’opposition en général et particulièrement ses militants. Les dirigeants quant à eux naviguent dans une autre sphère déconnéctée d’un réel qui les surprend.
Quand dans une opposition , des militants ne répondent même plus aux injonctions de leur direction (affaire maire de Tevragh zeina) ou quand un parti de l’opposition crie vengeance à l’éagrd d’un autre parti de l’opposition (Cas de tawassoul contre le RFD), quand l’opposition est prise dans le tourbillon de ses contradictions, de ses dissensions et de sa mauvaise gestion des évènements (engourdie par les concertations infinies avec le pouvoir) , il y a un affaiblissement généralisé, un vent de dissenssion dont profite le pouvoir en place. Une opposition neutralisée et qui se déchire, n’engendre pas le respect. Un irrespect qui se traduit jusque dans le mépris affiché à l’égard de ses militants laissés aux portes d’un palais des congrès.

La savate de maalouma, est une interpellation médiatisée sur une situation de fait qui, si elle perdure, aurait des conséquences fâcheuses sur l’image de l’opposition ou ce qu’il en reste.
Faudrait-il qu'une sénatrice brandisse dans une république démocratique sa chaussure pour prendre conscience de la dérive partisane ? Son talon d’Achille.

Pr ELY Mustapha

samedi 26 avril 2008

Le descendant de Antar Ibnou Cheddad a dit:

La Mauritanie, un pays qui vit sur ses ancêtres


كن ابن من شئت واكتسب أدباً
يغنيك محمـوده عن النسـب

إن الفتى من يقول : ها أنـا ذا
ليس الفتى من يقول : كان أبي


Il est étonnant de vouloir être quelque chose en se référant à sa lignée. La Mauritanie, un pays extrémement pauvre, qui vit une misère sociale, économique et humaine de tous les jours et tout le monde se targue d'une noblesse qui sied mal à son environnement et à ses actes.

La question existentielle est : peut-on être si noble et vivre dans un pays si appauvri par sa « noblesse »?
La noblesse est-elle dans la lignée ou dans les actes ?

Chaque mauritanien a son arbre généalogique pour faire de l'ombre à son prochain. Un pays désert où il y a tellement d'arbres qui ne produisent aucun fruit. Sinon celui d'une noblesse déplacée d'un pays déclassé dans le concert des nations.
Les mauritaniens ont excélé dans leurs références généalogiques pour prouver on ne sait plus quoi. Peut-être qu’à défaut de devenir, ils veulent être...ce qu'ils furent. Il est plus facile (sinon plus lache) de vivre dans le passé que dans le présent. Surtout quand le présent exige des sacrifices.

Pourquoi se référe-t-on à son arbre généalogique en Mauritanie ?

a- La fonction socio-psychologique de vouloir prouver qu’on est bien né.

En Mauritanie, personne ne s’aventurerait à se présenter comme un znagui, ou un elheimi ou même comme un forgeron. C’est une sous race, des "intouchables , des moins que rien. Des sous-hommes et des sous-femmes… Par contre se présenter comme" d’une lignée guérrière, zouaya, chérifienne et autres c’est plus acceptable. Quand on est fils ou fille de personne, on ne doit ni apparaître ni paraître.

Il faut dire que l’ancien régime avait exarcerbé cette situation où on accusait une tribu de monopoliser le pouvoir et donc la tribu a pris une importance institutionnelle particulière. Elle était devenue le refuge et le bouclier que l’on utilisait pour se défendre.
La revalorisation de l’appartenace à la tribu a éclipsé celle de l’appartenance à la nation. Mais la tribu n’est pas en elle-même un danger ce qui l’est par contre c’est de croire que par sa lignée on est plus précieux que d’ autres, qu’on a un "plus" par rapport à d’autres et pire encore, qu’on est dans les grâces Dieu. Et qu’en s'annonçant comme tel on est forcément sous la bénédiction divine. Ainsi par sa descendance guerrière on sera plus aptes à guerroyer que d’autres ou par sa descendance chérifienne on est de facto béni par l’éternel.

b- Charité bien ordonnée commence par soi-même : le descendant de guerrier.

Je sus à 25 ans que j’étais de la tribu guérrière des Oulad Nasser de la fraction des « Laa'natra ». Donc que j’étais un descendant direct de sa seigneurie "Antarata el Abbsy". L’inénarrable guerrier et poête , celui qui déroutait les armées par son sabre et les poêtes par sa langue.

Je le sus, hélas tardivement (car ça aurait expliqué pourquoi je terrorisais mes petits amis d’enfance), que j’étais de sang royal et que je l’étais d’une noblesse à toute épreuve. Prouvée et signée. Donc , il n y avait rien à dire, j’étais de la race des seigneurs. Seulement voilà, je n’avais ni cour ni de droit de cuissage sur qui ce soit.
Et je me demandais d’ailleurs si, à force de l’éloignement de génération en génération depuis la lointaine Arabie et les croisements multiples de mes ancêtres traversant les mille et une contrées afro-berbères, en multipliant les épousailles et les alliances, si donc mon sang royal n’était pas tellement dilué que l’on n’y retrouverait à peine un globule rouge appartenant à mon illustre arrière (exponentiel) ancêtre.
Mais c’était confortable d’être de la race des seigneurs et de se dire qu’après tout c’est le nom qui compte. Et je devrais d’ailleurs réclamer à cors et à cris qu’il y a une erreur dans mon état civil et que mon vrai nom était « Mustapha Ibnou Cheddad », ou « Ould Cheddad » pour rester un peu Mauritanien; car à vrai dire si nous nous rattachions tous aux abbassides ou aux ommeyades, nous devrions émigrer ("rebrousser chemin" serait mieux) au Moyen orient. Et nous devons faire vite pour au moins profiter du pétrole qui nous reste là-bas puisque le pétrole du pays dans lequel nous nous sommes installés est de mauvaise qualité ou plutôt la qualité de ceux qui en profitent est mauvaise.

Mais voilà, je sus aussi que ce n’est pas mon aieul qui viendra m’appporter mon pain quotidien et qu’un nom quel qu’il soit ne nourrit pas son homme. A quoi servait-il de déclamer que l’on est fils de seigneur si l’on n'agit pas comme les seigneurs. A quoi sert-il de dire que l’on est descendant d’une noblesse quelconque si nos actes n’expriment ni la noblesse du geste , ni moins encore la noblesse du cœur.

Les mauritaniens devraient adopter un emblème national similaire à celui des français. : Le coq. Le coq est, dît-on, le seul animal qui chante avec les pattes dans la boue.

Se rattacher à une tribu quoraichites quelconque si ce n’est du grand Hijjaz ou tout au moins du lointain Cham ne sert à rien, car même si cela était prouvé, cela ne donnerait à aucun Mauritanien le droit d’un visa pour aller en pélérinage…chez ses ancêtres.

Mais qu’est-ce que cela rapporte à notre pays, cette continuelle volonté de vouloir être descendant d’un "grand quelqu’un" ?

c- Des exemples publics récents : les chérifs dans les medias.

Deux cas de déclaration de lignée publiquement déclarée récemment se retrouvent dans l’interview accordée par la l’épouse du Président de la République à un journal et dans un article d’un ancien directeur général de la Snim .
A une question posée par un journal qui l’interviewait la première dame répondît ainsi :

« Vous conviendrez avec moi qu’il n’est point aisé de se présenter soi-même, mais je tâcherai quand même de le faire. Je suis Khattou Bint El boukhary, descendante d’une lignée Chérif ».

Un ancien directeur général de la Snim parlant de lui-même à l’occasion d’une réponse au chef de l’Etat : «(...) C’est cependant toujours le même homme, fier de son origine Quraïchite par son aïeul éponyme paternel Abderrahmane Rakkaz et son aïeul Menny (pseudonyme de Fatimetou), fille de l’Imam El Hadramy, de l’épopée de Boubakar Ben Amer et ses compagnons et de l’histoire de la confédération tribale Idoïch ( …) »

Mais les exemples peuvent être multipliés car chaque mauritanien s’attache à son origine et peut souvent remonter très loin dans son arbre généalogique.
Connaître ses racines est une bonne chose. Car on ne peut, dît-on, connaître où l’on va si l’on ne sait pas d’où l’on vient.

Cependant, le Mauritanien s’en sert pour entrainer une présomption de bonne foi à son égard.
On est de telle lignée ou de telle autre donc forcèment on est dans une situation meilleure que les autres. Si ce n'était pas le cas, pourquoi s’évertue-t-on alors à déclamer sa lignée patriarcale ou matriarcale ?

La question est d’autant plus grave qu’elle peut même être constitutive d’une hérésie car Dieu n’a-t-il pas dît que le plus proche de Dieu est le plus croyant d’entre-vous. (إن أكرمكم عند اللهِ أتقاكم )
Et cette croyance en Dieu, signifie que l’on souscrit à toutes les prescriptions de notre sainte réligion.
Prescriptions qui mettent l’homme dans un perpétuel jugement par rapport à ses actes et non par rapport à sa lignée ou à sa descendance...
Que vous soyez descendant direct de tous les rois d’orient ou d’occident ou de tous les saints de la terre, vous ne pouvez vous prévaloir de cette lignée pour justifier vos actes ni devant Dieu ni devant les hommes.

Que les Mauritaniens comprennent que les puissantes nations d’aujourd’hui se sont bâties justement en reconnaissant que tout développement se doit d’être bâti sur l’humain et autour de l’humain, détaché de tout préjugé quant à ses origines ou à sa descendance. Et que le plus valeureux de leurs ancêtres n’est pas un prétexte pour justifier une mauvaise guerre et que le plus chérif de leurs ancêtre n’est pas un prétexte pour prouver sa bonne foi. Car qu'adviendrait-il alors des lois, de la nation et de l'Etat ?
Sinon une concentration d’humains qui chantent les louanges de leur lignée ancestrale dans une misère qu'ils tirent directement de la lignée de leurs actes .

Pr ELY Mustapha (Ould Antar Ibnou Cheddad)

vendredi 25 avril 2008

L’ambassade qui a perdu la mémoire

40 ans d’archives diplomatiques et consulaires détruites


Lorsque les archives disparaissent , la mémoire s’en va et personne ne plus dire ce qui fut faux et ce qui fut vrai.






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Dans l’administration des affaires humaines que réalise l’Etat au profit des ses citoyens, les archives ne sont pas seulement des liasses de papiers ou des rames d’écrits empilés, c’est ce qui prouve l’existence de l’évènement, du fait, de l’acte. En somme ce qui rattache le citoyen à son Etat. Sans les archives, les citoyens n’existent pas car rien ne prouverait qu’ils le sont. Sans les archives aucune situtaion de droit ne peut être prouvée ni dans le temps ni le dans l’espace. Les archives sont le rattachement à une situation juridique (de naissance, de nationalité, de fonction) sans laquelle, c’est le vide existentiel. C’est la porte ouverte à la contestation permanente d’un droit, d’un acquis, d’une situation dont nul ne peut prouver l’inexistence faute d’archive. Sans les archives, enfin, l’Etat lui-même est contestable. Et les institutions qui le réprésentent le sont encore davantage.



L’ambassade de mauritanie en Tunisie, n’a plus d’archives. 40 ans d’archives réduites à néant. 40 ans d’une mémoire de coopération, de gestion de relations diplomatique et consulaire consignant les actes juridiques au profit des mauritaniens en Tunisie depuis l’indépendance à nos jours, de gestion budgétaire et comptables représentant les précieux documents de contrôle de finances publiques du poste diplomatique et consulaire, toutes les archives sont dans un état de destruction avancée sinon complétement détruites. (Nous avions consacré un article précédent à la situation de la résidence de l'ambassade où se trouvent ces archives: voir lien:





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Il est urgent que l’Etat prenne des mesures pour que les ambassades accordent plus d’importance à leurs archives. Car sans les archives, il n’ y a plus de mémoire et une ambassade qui a perdu sa mémoire ne peut plus reconnaître les ressortissants du pays qu’elle représente.

Si la maladie d’Alzheimer « est une maladie neurodégénérative du tissu cérébral qui entraîne la perte progressive et irréversible des fonctions mentales »(wikipedia), il ne fait pas de doute que la destruction des archives entraine chez les administrations publiques la perte progressive et irréversible de leurs fonctions vitales : servir le citoyen et conserver la mémoire de la nation.
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Pr ELY Mustapha

jeudi 24 avril 2008

Les perles hebdomadaires de la république

Des ministres qui font de l'effet.


Palme de bronze au conseil des ministres du mercredi : effet placebo.

« Le Ministre de l'Intérieur a présenté une communication relative à la situation intérieure. ».

Voilà un ministre de l’intérieur, enfermé à l’intérieur de son département qui connait bien la situation de l’intérieur, mais pas celle de l’extérieur.
Ce que l’on devrait désormais demander au ministre de l’intérieur c’est de présenter « une communication sur la situation extérieure ».

Aux pays des émirs qui se baladent à l’extérieur, que pourrait dire un ministre qui confond la situation intérieure du pays avec la situation intérieure de son département. C’est l’effet placebo.

L’effet « placebo » est, le procédé par lequel une personne guérit de sa maladie parce qu’elle croit en la valeur « guérissante » d’un produit dont on lui fait croire que c’était un médicament,alors qu’il n’en était pas un !
C’est l’existence même du ministre qui nous protége pas ce qu’il fait.

Donc , laissons le ministre de l’intérieur à l’intérieur car on retrouvera les émirs à l’extérieur en restant à l’intérieur.

Palme d’argent au Ministre chargé des relations avec le Parlement et la société civile : effet Mayo

Refutant des « déclarations irresponsables» qui lui ont été attribuées par les parlementaires du RFD , le ministre a dit :
«Les propos que j’ai tenus dans une plénière du Sénat sont consultables dans les archives de la Télévision de Mauritanie. Je représentais le Gouvernement dans cette pleiniere et j’ai abordé les circonstances dans lesquelles se sont déroulées les débats sur le projet de loi relatif au statut l’Opposition démocratique. Ce que j’ai dit, je vais vous le répéter. A vous de juger !
J’ai dit que l’Opposition a échoué à trouver un compromis sur une vision commune concernant le projet de loi sur l’Opposition démocratique
. Un Sénateur ou une Sénatrice de l’Opposition m’a alors demandé de retirer mes propos.»

Le plus important, chez ce ministre ce n’est pas qu’il sache qu’il a provoqué l’opposition (dont il n’a que faire), mais plus important pour lui : c’est qu’il sait qu’il etait filmé. C’est l’effet Mayo

En psychologie, l'effet Mayo décrit la situation dans laquelle les résultats d'une expérience ne sont pas dus aux facteurs expérimentaux mais au fait que les sujets ont conscience de participer à une expérience dans laquelle ils sont testés, ce qui se traduit généralement par une plus grande motivation.(wikipedia)

Un individu se sentant filmé développe forcément des comportement différents, le Ministre l’a bien compris « il est dans les archives de la télévision » . Donc infaillible. Même s'il ne sait pas si c'est "un Sénateur" ou c'est une "sénatrice" qui lui a demandé de retirer ses propos. Une star en tournage ne s'occupe pas du sexe des anges....

La palme d’or revient à la ministre de l’éducation nationale : Aphasie polyglotte

A la télévison, Madame Nebghouha Mint Mohamed Vall, ministre de l'Education Nationale a ainsi répondu à un journaliste qui avait posé sa question en français et qui désirait qu’elle lui réponde dans la même langue :

"Je peux parler en français, j'ai pas de problème. Mais j'estime que les autres (les Arabes ou arabophones) ont besoin de comprendre ce que je dis!"

Donc les arabes ne comprendraient pas si la ministre répondait en français et les négro-africains ne comprendraient pas si elle parlait en arabe. Donc que faire ? Simple : Répondre en arabe. C’est l’aphasie polyglotte.

L’aphasie polyglotte consiste, subitement ou à la suite d’un évenement ,à perdre l’usage momentané ou permanent d’une langue que l’on connaissait.

Diagnostic et remède par un psycholinguiste : « …il est important que le patient soit examiné par un monolingue dans chacune de ses langues et par un bilingue lorsqu’on étudie deux langues simultanément. Cela a pour but que, lorsqu’on évalue une langue du patient, l’autre soit totalement désactivée puisque le patient sait qu’il a une personne monolingue en face de lui, alors que s’il avait une personne bilingue en face de lui, il pourrait mettre en place une stratégie communicative de mélange entre les langues. Par contre, lorsque le patient est étudié en mode bilingue, il est important qu’il ait une personne bilingue en face de lui pour qu’il se sente totalement libre dans les mélanges qu’il va réaliser.[1] »

Mais sommes-nous là en face d’une aphasie polyglotte ou d’une aphasie politique ?
En Mauritanie, la première moins fréquente est guérissable. La seconde non guérissable est une endémie.
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Pr ELY Mustapha
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[1] http://pontt.over-blog.org/article-2990233.html et travaux du professeur Francois Grosjean (Université de Neuchâtel) sur l’aphasie. Voir aussi : http://www.francoisgrosjean.ch/aphasia_en.html

mercredi 23 avril 2008

Les lectures du blog

T H I N K -A G A I N
Israel
By Gershom Gorenberg

"Israel Is a Successful Democracy"

- Sort of.

"Israel Is a Jewish State"

- Not in the way you think.

"Israel Was Born of the Holocaust"

- No.

"Israel’s Existence Is in Danger"

- Not anymore.

"A Nuclear Iran Would Destroy Israel"

- No.

"The Israel Lobby Controls U.S. Policy"

- Never.


Conclusion:
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At 60, Israel is neither a perfect democracy, nor a Jewish ghetto imperiled by Iranian Nazis, nor a puppet master indirectly controlling Washington. It is more democratic than its neighbors, more reliably pro-Western, and more successful economically and militarily. Nonetheless, it faces the classic dilemmas of a nation-state dealing with minorities, borders, and neighbors. In other words, it is best understood as a real place, not a country of myth.


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Israël est une forme de démocratie , Israel est un Etat juif mais pas comme on le pense; Israël n'est pas né de l'holocauste; Israël n'est pas en danger; un Iran nucléaire ne detruira pas Israël; le lobby israélien ne contrôle pas la politique des Etats-Unis...
Après 60 ans, Israël n'est pas une démocratie parfaite, ni un ghetto juif menacé par les nazis iraniens, ni non plus une marionette contrôlée indirectement par Washington. Israël est plus démocratique que ses voisins, sûrement plus pro-occidental, et a plus de succès économiques et militaires. Toutefois, Israël est confronté au dilemme classique de l'Etat-nation avec ses minorités, ses frontières et ses voisins.
En d'autres termes, on comprend mieux, Israël comme un vrai endroit (une réalité), pas un pays-mythe.

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Comme on le constate, l'auteur de cet article n' y va pas de main morte. Mais qu'ont fait les arabes pour démentir tout cela? Think Twice.


Pr ELY Mustapha.
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Ps: Pour respecter le copyright, ceci n'est qu'un extrait de l'article susvisé paru à la Revue Foreign Policy . Quant à la traduction, elle est faîte à nos risques et périls.

lundi 21 avril 2008

De la gestion du patrimoine de l'Etat

Où sont les crédits alloués à la restauration de l’ambassade de Mauritanie à Tunis ?















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L’Etat mauritanien gère mal son patrimoine. L’exemple le plus frappant est celui des locaux de l’ambassade de Mauritanie à Tunis. En effet, depuis 2004, laissée en « jachère », la somptueuse villa qui depuis plus de trente ans abrite l’ambassade de Mauritanie à Tunis est dans un état des plus déplorables. Entrainant à la fois des effets sur l’image du pays et des questionnements quant à sa capacité à gérer son patrimoine.



I- L’Etat des lieux : une image que l’on ternit, un patrimoine que l’on gaspille.

Les locaux que l’ambasssade a abandonnés sont en réalité une spacieuse résidence , appartenant à l’Etat Mauritanien et qui est depuis cinq ans laissée dans un état de délabrement avancé. Située dans l’un des plus riches et des plus beaux quartiers de Tunis, cette Villa a été du jour au lendemain abandonnée pour une location à quelques encablures plus loin.











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Cette villa de très haut standing a donc été tout simplement laissée à l’abandon, portes et fenêtres ouvertes au vent

Aujourd’hui les intempéries ont réduit à néant les précieuses boiseries, les vitraux ont éclaté, son beau jardin, complétement détruit, est laissé aux ronces et les plantes sauvages occupent jusque les vérandas. Tout l’équipement mobilier à été dérobé, les radiateurs centraux l’ont été aussi. Il ne reste plus que des murs noircis.Les armoires électriques ont été pillées , les arroseurs et les canalisations de jardin ont disparu. Les portails se sont rouillés et la cour renferme des amas de détritus qui dénotent de l’insalubrité avancée des lieux. Un laisser-aller qui ne profite ni au patrimoine du pays ni à son image.






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En effet, ce qui ajoute encore à la gravité des choses , c’est qu’il est notoirement connu qu’il s’agit depuis toujours des locaux de l’ambassade de la République Islamique de Mauritanie. En effet cette villa a été occupée par l’ambassade depuis plus de trente cinq ans . Ce qui ternit l’image du pays quant à son incapacité à gérer son patrimoine même en terre étrangère

II-Les crédits existent: qu'attend-t-on pour réhabiliter les locaux de l’ambassade ?
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Cela fait quatre mois déjà que la loi de finances pour la gestion 2008 a été votée. Et dans cette loi de finances figure une importante allocation budgétaire destinée à la restauration des locaux de l’ambassade de Mauritanie à Tunis.
En effet, le budget de l’Etat pour 2008 prévoit un sous-chapitre 02 « Réhabilitation et extension des batiments diplomatiques de Tunis et de Madrid. » (du chapitre 13 (Direction des batiments) du budget d’investissement du Ministère de l’Equipement de l’urbanisme et de l’habitat-Titre 60) . Ce sous chapitre alloue 300 millions d’ouguiyas à ces deux ambassades. Et pourtant rien n’ a encore été fait. Un appel d’offres a été semble-t-il réalisé et adjugé il y a trois ans à un cabinet d’architecture et de batiment mais depuis c’est le silence total.
En attendant, c’est ce coûteux patrimoine de l’Etat mauritanien qui va en se détériorant et c’est toujours l’Etat mauritanien qui continue à supporter les lourds frais locatifs de son ambassade à Tunis.
Est-ce cela la bonne gestion dans un Etat qui a aujourd'hui plus que jamais besoin de ses ressources? De toutes ses ressources.
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Pr ELY Mustapha

dimanche 20 avril 2008

Un gouvernement d’Union nationale : pour quoi faire?

Le mariage de la carpe et du lapin

On le distingue clairement depuis quelques semaines , l’idée de « gouvernement d’Union nationale» a repris du poil de la bête. Déclarations et appels du pied se succèdent pour accréditer l’idée suivant laquelle la constitution d’un gouvernement d’union nationale serait bénéfique pour le pays. Qu’est ce qui pousse à une telle solution et pourquoi cherche-t-on à la promouvoir ?

Il ne fait pas de doute que les rumeurs persistantes et auto-entretenues depuis des mois d’un remaniement gouvernemental sont à l’origine de la montée au créneau de certains tenors de partis pour revendiquer dans la foulée un gouvernement d’union nationale. Mais qu’est-ce que le peuple à y gagner ? Un gouvernement d’Union nationale est-il concevable eu égard aux nécessité de la bonne gestion des affaires de l’Etat? Serait-ce du simple opportunisme ou une lassitude de certains de l’opposition face à l’horizon 2012 ?
Toujours est-il que la « revendication d’un gouvernement d’Union nationale » cache bien des intérêts inavoués et ne saurait en tout cas servir d’argumentaire pour résoudre les problèmes de gouvernance.

I- Que ceux qui ont gagné gouvernent et que ceux qui ont perdu s’opposent..jusqu'en 2012 !

Dans la recherche de l’instauration d’un gouvernement d’union nationale, il y a des incohérences qui sont de véritables atteintes à la volonté du peuple, aux mécanismes démocratiques et à la dynamique qui doit gérer l’exercice et l’alternace au pouvoir.

1. Du point de vue des principes qui guident l’exercice du pouvoir

Il faut que l’opposition comprenne qu’elle a perdu les élections et que son rôle n’est pas de chercher à rejoindre le gouvernement mais à se comporter comme opposition. Autrement elle trahirait ceux qui ont voté pour elle et qui aujouird’hui veulent qu’elle joue son rôle d’opposition c’est-à-dire un contre-pouvoir et non pas se fondre dans le gouvernement. Le vœu de ceux qui ont donné leurs voix à l’opposition n’est pas de la voir siéger au gouvernement, adopter sa politqiue, entériner ses choix, exécuter ses directives, mais de jouer un rôle de contre-poids aux dérives de cette politique, aux errements de ses choix et à l’inadaptation de ses directives à travers à la conception que cette opposition se fait de la gestion de la cité.

C’est dans cette dialectique que le pouvoir doit s’exercer. Que ceux qui sont au pouvoir mettent en œuvre leur politique et que ceux qui sont dans l’opposition proposent, attirent l’attention sur les déviations, critiquent et font que les décisions soient discutées, reprises, améliorées, affinée s, ajustées, réfléchies, concertées et donc mieux encadrer les réalités et les besoins du pays dans les différents domaines.

L’opposition en Mauritanie représente 47 % de la population. Elle en tire une légitimité certaine pour agir sur le pouvoir, à travers la critique constructive, les propositions réfléchies dans l’intérêt du pays mais elle n’en tire pas constitutionnellement une légitimité pour siéger au gouvernement.

Que deviendrait la démocratie s’il n’y a pas cette dialectique entre majorité et opposition ?

C’est là ou la notion de « gouvernement d’unité nationale » est négative pour la démocratie.
La gestion saine de l’Etat est basée sur un jeu politique qui implique que les gouvernants gouvernent et que les opposants s’opposent. Les premiers trouvent dans l’opposition un frein à leurs excès, les second y trouvent le moyen de participer à la gestion de l’Etat.

Dans un gouvernement d’Union nationale, la présence de l’opposition remet en cause ce principe fondamental de la gestion de la chose publique. Et cela peut conduire à deux situations :

- soit l’opposition, dans le cadre de la nécessaire cohésion de la politique gouvernementale et de la solidarité de ses membres (qui est absolument nécessaire pour une gestion stable , cohérente, transparente et continue) , va se fondre dans ses objectifs et il n y aura donc plus d’opposition.

- soit l’opposition, va à travers ses représentants au gouvernement vouloir appliquer une politique divergente et cela va nécessairement entrer en conflit avec la politique générale du gouvernement édictée par le Président de la République et mise en éxecution par son premier Ministre...à travers ses ministres. Et dans ce cas aucun ministre de l’opposition ne se verra accepter d’être l’éxécutant d’une politqiue autre que celle définie pour le gouvernement. Pourra-t-il y subsituer les directives de son parti ou sa propre conception idéologique des choses ? Certainement que non. Car cela entrainerait très vite, soit son isolement, sa mise sous blackout et dans tous les cas la crise gouvernementale.
Or la Mauritanie a besoin d’un gouvernement fort, solidaire dans ses principes, et dans son action et non point de crises à l’italienne qui neutralisent la gestion publique , mettent à mal l’action gouvernementale et retardent le développement et les plans économiques et sociaux.

2. Du point de vue de l’efficacité de l’action gouvernementale.

Vouloir être dans le gouvernement c’est soit être membre de la majorité qui a élu le président de la République sur la base de son programme politique, soit être convié par le Président de la République à participer officiellement à l’éxecution de ce programme auquel on adhère. Or on le remarque bien, l’opposition n’a pas voté pour le Président de la République, donc fondamentalement, elle n’est pas son alliée, et l’oppsoition perdrait toute crédibilité si elle se mettait aujourd’hui à être l’exécutante de la politique de celui contre lequel elle s’est opposée. N’est-ce pas là un comportement incohérent qui s’il devait arriver réduirait à néant tout espoir de changement.

L’argumentaire selon lequel, l’entrée de l’opposition au gouvernement serait bénéfique puisqu’elle pousserait en avant les réformes ou qu’elle ferait mieux que ce que ferait un gouvernement homogème est absolument critiquable. Il serait juste de dire qu’il ya autant de gens médiocres que de gens compétents dans la majortité que dans l’opposition. Ce n’est pas une question d’union c’est une question d’opposition.

L’opposition ne serait pas un remède si elle prenait, en TOUT ou EN PARTIE, la place du gouvernement, l’opposition est un remède parce qu’elle EST une opposition. Son essence est dans son rôle institutionnel de « s’opposer » et de pousser vers un idéal politique par lequel elle modulerait l’action des pouvoirs publics. En perdant ce rôle, elle n’existe plus.

L’entrée de l’opposition au gouvernement ne peut être considérée comme une panacée, une solution aux difficultés de l’actuel gouvernement. Car cela signifierait simplement qu’un ministre de l’opposition serait plus apte à gérer son département qu’un ministre de l’actuel majorité. Ce qui n’est pas forcèment une vérité. Ce qui les différentiera c’est l’attachement de l’un au programme défini par le président de la République, pour le ministre de la majorité, et au programme défini par son parti pour l’autre. Est-ce la une différence essentielle eut égard au conflit qu’elle peut générer, aux incohérences et aux retards quelle peut engendrer? Certainement que non quand on pense au coût d’une telle situation pour la collectivité et pour la continuité des politqiues publiques.

II- Que ceux qui ont perdu s’opposent et que ceux qui ont gagné gouvernent jusqu’en 2012

Dans l’actuel revendication d’un gouvernement d’union nationale il y a une méconaissance des conditions dans lesquelles ce type de gouvernements est nécessaire et du rôle qu’il doit jouer dans les institutions de l’Etat. Et cela ne correspond ni au contexte partisan actuel en Mauritanie, ni aux éxigences de la gestion publique. D’autant plus, que son adoption dans certains pays n’a toujours pas été très heureuse.


1. Des conditions d’un gouvernement d’union nationale.

L’appel a un gouvernement d’union nationale intervient lorsqu’il deveint impossible de constituer un gouvernement homogène politiquement à la suite d’élections desquelles un majorité ne s’est pas dégagée. Dans ce cas le gouvernement se doit d’intégrer des sensibilités politiques différentes en fonction notamment de leurs poids électoral et de leur représentation au parlement. Les négociations ont alors pour but de fournir des sièges ministériels afin de réaliser un équilibre partisan permettant d’avoir un consensus sur la composition du gouvernement et donc d’enteriner son action future. Bien que les cas de figure et les déterminants du recours au gouvernement d’union nationale puissent être parfois divers (crise politique majeure, contestations élctorales,etc), il n’en reste pas moins que deux conditions président et conditionnent le recours impératif au gouvernement d’union nationale :

- L’impossibilité de constituer le gouvernement par absence de majorité

- La liberté du chef de l’exécutif , lorsqu’il détient une confortable majorité de faire appel à des membres d’autres formations politiques d’affinités proches.

En somme, c'est le détenteur du pouvoir qui décide de recourir au gouvernement d'union nationale. Ce n'est pas l'opposition qui revendique l'Union nationale. C'est paradoxalement le cas en Mauritanie. Où c'est l'opposition qui propose..d'entrer au gouvernement! N'offrant ni l'un des profils spécifiés ni justifiant cette nécessité autrement que par un argumentaire unioniste dont les tenants et les aboutissants sont peu convainquants.
Toutefois, le gouvernement d’union nationale , quelle que soit sa nécessité est toujours sujet à critique tant en ce qui concerne sa stabilité et son efficacité.

Ainsi l'on a pu observer que « cette idée (de gouvernement d’union nationale), si séduisante sur le papier, est une idiotie dans la pratique. Sur un programme, on peut prendre des idées de partout, elles ne sont ni de droite ni de gauche. Par contre, les personnes sont marquées politiquement, elles ont une culture, une origine, un parcours qui s'est fait dans un camp. Les combats communs, les valeurs partagées créent des liens qu'on ne peut pas ignorer. Les transfuges sont rares et souvent mal vus des deux camps. On est mâle ou femelle et si les androgynes existent, ils sont rares. En politique, c'est la même chose. Quand on constitue une équipe, c'est pour gouverner, pour mettre en place un programme, pour agir. Il faut donc que l'équipe soit cohérente, entre personnes qui se comprennent, qui partagent une culture politique commune. Composer un gouvernement d'Union nationale, c'est constituer un attelage baroque, marier la carpe et le lapin. Pour l'efficacité, on peut repasser.

Cela est déjà arrivé en France, en période de crise ou sous la Quatrième République. Cela arrive aussi à l'étranger, avec l'exemple de l'Allemagne, mais aussi de l'Autriche. A chaque fois, les résultats sont mauvais, sur l'action concrète, le bilan de ces gouvernements étant souvent maigre, mais aussi sur l'évolution de la vie politique du pays. Pour qu'un système politique fonctionne sainement, il faut une majorité et une opposition, avec chacune un rôle bien déterminé à jouer. La majorité gouverne, l'opposition surveille, guette les failles et les exploite, obligeant ainsi la majorité à rester vigilante et soudée. Elle n'en fait que mieux son travail. Un gouvernement d'union nationale, c'est un grand producteur d'eau tiède. Une grande coalition de partis habituellement opposés et idéologiaquement divergents ne peut se mettre d'accord que sur les plus petits dénominateurs communs, souvent après d'âpres négociations qui donnent un "contrat de législature" figé qui ne donne finalement satisfaction à personne. En cas d'échec ou de bilan mitigé, ce sont les deux camps qui se trouvent discrédités, ce qui fait le lit des extrêmes. En Autriche, ce sont des années de grandes coalitions Droite-Gauche qui ont permis l'émergence de Haider. En France, l'exemple de la quatrième République est éloquent sur les deux tableaux. »[1]

2. Des conditions d’une opposition crédible

L’opposition doit renoncer à rechercher un gouvernement d’unité nationale, mais être plus efficace en cherchant à jouer son rôle de contre-pouvoir et de structure éducative d’exercice de la démocratie. Elle participera beaucoup mieux à influencer le jeu politique et atteindre ses objectifs.

Laisser le Président de la République libre de ses faits et gestes. De nommer sur la base de ses engagements préélectoraux et sur ses choix personnels en tant qu’indépendant les personnes qu’il juge les plus adaptées à ses promesses politiques. Notamment les dossiers du retour des refugiés, la résolution des différents contentieux nationaux, l’amélioration du niveau de vie etc.
Il faut laisser le gouvernement gouverner, sans l’entraver, sans interférences et lui donner le temps de gérer ses dossiers. Et cela en tant que gouvernement d’une majorité. Et que l’opposition ne cherche ni à l’intégrer ni à le neutraliser. Mais à s’opposer au sens politique noble du terme. Et cela pour aider à ajuster toutes les décisions prises sur ces dossiers brûlants et pour qu’ils aboutissent.

L’opposition a besoin de liberté, elle a besoin de n’être liée que par des principes qu’elle défend. Elle doit être présente dans le peuple et avec lui . Défendant pied-à-pied et au jour le jour ses intérêts. Haranguant les foules quand il le faut , appelant à la résistance quand c’est nécessaire. Bref une opposition qui s’oppose. ( Situation à laquelle nous avons déjà consacré deux réfléxion dont voici les liens : http://haut-et-fort.blogspot.com/2007/10/le-poison-de-lopposition.html et http://haut-et-fort.blogspot.com/2007/09/lopposition-mise-en-cage.html )

Or déjà en entrant dans le jeu de l’institutionnalisation et de la « fonctionnarisation du leadership , l’opposition a été prise au piège. Elle est devenue une partie du système auquel elle est sensée s’opposer. L’ultime phase serait de la stériliser dans un gouvernement d’union nationale.

Le pays a besoin dans les circonstances difficiles actuelles d’un gouvernement solidaire et déterminé qui gouverne. Et non d’un gouvernement d’union nationale impraticable et contraire au jeu de la démocratie.

Le pays a besoin d’une opposition qui se démarque de ce gouvernement et qui joue son rôle politique de régulation et de proposition sans lesquels le gouvernement peut aller à la dérive.
Un gouvernement d’union nationale, s’il doit mener à quelque chose c’est bien à l’enlisement et à la neutralisation du processus démocratique.

Or le peuple démuni attend toujours des décisions cruciales et non pas à des stratégies unionistes du « bouge de là que je prenne ta place ».
-
Que le gouvernement gouverne.

Que l’ opposition s’oppose.

Que chacun remplit son devoir. Ainsi va la démocratie. Et va l’alternance.

De la Mauritanie et de ses enfants

Graines de violence

Il n’est de société que sociale et d’avenir que d’enfants sains de corps et d’esprit. De ce constat, une idée jaillit: un pays qui n’investit pas dans l’enfance est condamné aux vicissitudes futures de l’incivisme et de la violence.

"Depuis les années 1980, les déséquilibres macroéconomiques et la quasi-absence de progrès social constituent une caractéristique commune à maints pays africains, confrontés à une profonde crise économique et sociale, sans précédent .
La Mauritanie n’a pas échappé à ce contexte, malgré la mise en œuvre, dès le début des années 1980, de programmes de réformes structurelles, et l’adoption en 1994 d’une stratégie de lutte contre la pauvreté.
Dans ce pays, influencé par un environnement interne peu favorable, les vicissitudes du contexte international et l’incertitude des politiques internes, au milieu de la décennie 1990, de nombreux ménages ou individus sont dans l’incapacité d’obtenir ou de perpétuer un niveau de bien-être correspondant à un minimum acceptable par les normes de la société."[1] Les enfants en furent les premières victimes, leurs géniteurs les principaux responsables.
L’Etat n’arrivant pas à juguler ni du point de vu normatif ni sur le plan social la dérive de comportements que perpétue, dans l’indifférence générale, une société mal en point. Une société dans laquelle la cellule familiale, pierre angulaire du développement, est en perpétuel éclatement.

Les causes de ce relâchement de la cellule familiale sont dues en grande partie à l’insouciance des géniteurs qui ne se préoccupent pas du lendemain de leur progéniture. Leur attitude est confortée par le fait que :

- Les lois civiles, relatives au statut personnel, ne font pas le poids avec des pratiques sociales qui ne stigmatisent pas la séparation des couples et le divorce. Ce dernier est d’ailleurs institué en « sport national ».

- La famille éclatée sait que ses enfants trouveront refuge chez les parents de l’un ou l’autre des membres du couple,

- Aucun mécanisme juridique ou social ne dissuade les divorces pour « convenances personnelles ». A telle enseigne d’ailleurs que cela s’est érigé en pratiques éhontées.

Qui souffre le plus de cette situation ? Les enfants.

Abandonnés à des grands parents ou à des cousins qui ne peuvent parfaire leur éducation ou tout simplement laissés à leur compte dans la rue, les enfants souffrent et cela la société risque fort de le payer un jour où l’autre. Et elle a commencé.

Le développement de la criminalité et l’essor du banditisme trouvent leur terroir dans ces enfants qui grandissent hors de la cellule familiale.

Enfants qui n’ont pas reçu cette tendresse parentale qui modèle, en leur subconscient, leurs instincts humains.
Enfants auxquels on n’a pas inculqué les principes majeurs qui les préparent à devenir des parents modèles et des citoyens chérissant leur pays.
C’est dans la solidarité du couple et dans le regard d’un père ou d’une mère que l’enfant perçoit son identité et acquiert sa personnalité. C’est dans la cellule familiale que l’enfant se crée, se développe, se forme et devient une part entière de la société. Un citoyen.

La facilité du divorce en Mauritanie est sans doute pour une grande part imputable à la mentalité du couple et de son environnement familial, mais il reste que cet état de fait est aggravé par des facteurs importants. Si ces facteurs trouvent un jour solution, cela contribuera à diminuer ce fléau social qu’est le divorce. Outre les difficultés matérielles et financières du couple, ces facteurs s’analysent en l’absence :

- d’assistance institutionnelle aux couples en difficultés ;

- d’une politique du revenu et de l’épargne chez le couple ;

- d’organismes d’assistance à l’enfance viables et organisés ;

- de juridictions spécialisées dans les problèmes de la famille et de l’enfant.

On comprend alors le rôle éminent que l’Etat, lui aussi jusque là démissionnaire, se doit de jouer pour que enfants et parents mauritaniens se retrouvent. Et pour que la société en bénéficie. Sans qu'elle puisse servir de terroir propice où germent les graines de la violence: l'enfance désespérée et la jeunesse abandonnée.
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Pr ELY Mustapha

[1] Lachaud J-P "La pauvreté en Mauritanie : une approche multidimensionnelle". Centre d’économie du développement. Université Montesquieu-Bordeaux IV - France. Voir aussi les multiples rapports des institutions internationales sur le développement humain en Mauritanie.

samedi 19 avril 2008

De la citoyenneté et de l’Etat

Homo sapiens sapiens

Trop vite citoyen d’un pays aux frontières tracées, à la hâte, en équerre.
Le système étatique s’installa et précéda la prise de conscience de la citoyenneté. Celle d’hommes enchaînés encore à leur tribalisme et à leur régionalisme. Concepts plus palpables, plus proches, plus utiles, et plus compréhensibles pour eux qu’une entité aussi diffuse que l’Etat.

L’existence même de l’Etat en souffre. Son acceptation par le citoyen l’est encore plus. L’allégeance à l’Etat est un concept qui ne fait l’objet d’aucun consensus. Autrefois nomade, libre et sans contrainte de temps et d’espace, le mauritanien a gardé dans son mental cette liberté qui fait qu’il ne croit pas en l’Etat. Il le tolère.

Quarante-huit ans après l’indépendance, le Mauritanien n’est pas plus citoyen qu’il ne l’était en 1960. Il est devenu citadin, mais pas citoyen. Un être des villes, un individu, contraint à leur mode de vie. Nullement un être partie prenante au devenir d’une nation qu’il entend préserver et améliorer pour les générations futures.

La différence entre individu et citoyen est de taille.

En effet, être "citoyen" signifie que l’on fait partie d’un corps politique, d’un État, qu’on a dans cette collectivité nationale, des droits, des obligations, et donc des responsabilités.

Au contraire être un « individu » n’implique rien d’autre qu’une appartenance à une espèce biologique: l’homo sapiens sapiens.

Le citoyen est celui qui apporte par son action quotidienne une pierre à l’édifice de la maison « nation ». Car dans son droit, elle sera son refuge. La citoyenneté est un acte d’allégeance qui signifie, depuis Aristote, d'avoir pour sa cité (aujourd’hui l’Etat) un attachement tel que le citoyen exposera sa vie pour la défendre et défendre par la même ses institutions.

La citoyenneté est antinomique de tout ce qui porterait atteinte aux biens publics et privés. Tels que le vol et la corruption.

En Mauritanie, et jusque dans certains salons, on se vante de sa propre malversation et de sa corruption. La corruption est au coin de la rue. Tout le monde se fait rançonner. Du taximan, par le policier, aux administrés, par les fonctionnaires.

Les grands marchés publics sentent le souffre et les dessous de table, le moindre service administratif ou économique est monnayé par des individus (non des citoyens) sans scrupules.
L’Etat semble impuissant et de cette impuissance les individus en tirent une source d’irrespect pour ses agents et ceux qui le représentent.

Ce n’est pas la carte d’identité infalsifiable qui fera un citoyen infalsifiable.
Ce n’est pas le recensement patronymique qui fera des individus des citoyens reconnus.
C’est bien plus que tout cela. C’est l’image que l’Etat renvoie à l’individu qui le décidera à devenir ou non citoyen.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la citoyenneté ne se décrète pas. Elle est une conviction, une attitude. Le reflet d’un environnement sociopolitique, institutionnel et partisan respectable.

L’image que l'Etat, durant ces longues années, a renvoyé l’individu mauritanien est éminemment négative.
Tout Etat n’a, en effet, que les « citoyens » qu’il mérite.

Réhabiliter l’Etat aux yeux du citoyen est la première des priorités de toute action politique nationale.
Purger les rouages de l’Etat de la corruption, du népotisme et de la malversation. Assainir les finances publiques.
Revoir la stratégie sociale et culturelle d’intégration des individus dans le giron de la nation. Communiquer et informer. Ouvrir les forums, les discussions, et permettre l’interpellation populaire des responsables.
Accepter le dialogue et le compromis. En somme, inviter les individus sous un arbre à palabre national et permanent.
En résumé, mettre l’Etat au service du citoyen est une condition d’acquisition de son allégeance. Et de réduction de sa résistance et de sa violence. Car c'est dans l'absence de conscience de sa citoyenneté que l'on sombre dans la violence à l'égard de la chose publique.

Mais qui, de ceux qui ont tenu un jour en Mauritanie les rênes du pouvoir, a accepté de jouer le jeu d’une démocratie condition sine qua non d’émulation positive de la citoyenneté ?

La réponse est simple : aucun. Pourquoi ? Parce que même au pouvoir ont doit être (et rester) citoyen. Or, le pouvoir en Mauritanie reste encore une affaire d’individu(s). Homo sapiens sapiens.
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Pr ELY Mustapha

jeudi 17 avril 2008

De l’Islam, de la politique et de l'Etat.


Vérités et contrevérités
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Il est des vérités qui vont à l’encontre des idées reçues.Il en est une qui dérange: l’islam est bien un mode de gouvernance.
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Les préceptes islamiques gèrent la vie de la cité et le Coran, les hadiths, la doctrine et la jurisprudence musulmanes développent bien une assise fondamentale de la gestion politique des affaires de l’Etat, de la société et du citoyen.
Il est absolument faux de dire que la religion se limite à un rapport limité et personnel entre le croyant et son Dieu. Elle développe aussi tout un environnement de rapports entre tous les croyants, jusque dans la gestion des affaires de leur cité.
Dire que l’Islam n’est pas adapté à la gestion des affaires de l’Etat, dire qu’il est destiné à gérer exclusivement des rapports métaphysiques et spirituels, est une contrevérité.

Toute l’histoire du politique en terre d’islam depuis le prophète Mohamed, que la paix soit sur lui, jusqu’au dernier Calife montre bien que l’islam a été aussi bien la charte des conquérants que la constitution des gouvernants. Toute l’expansion de la civilisation arabo-musulmane s’est faite sur cette base.

L’argumentaire du genre « l’Islam est incompatible avec la gestion de l’Etat et des affaires publiques », est absolument contraire a ce que fut l’Islam et sa formidable capacité à développer ses préceptes et ses méthodes pour embrasser tous les aspects sociaux économiques et politiques de l’Etat.

Pour ne prendre qu’un exemple , mais Ô combien édifiant, peut-on nier que le Calife Omar Ibn El Khattab, que la paix soit sur lui, ne fut pas un grand homme d’Etat, qui fit des principes de l’Islam une doctrine d’Etat et de l’Islam la source principale de l’acte politique ? Source qu’il a su si bien adapter au temps et aux circonstances. Développant par la même la Justice, le droit et l’Etat.

Pourquoi tend-t-on aujourd’hui à court-circuiter la nature politique de l’islam et à le confiner dans une sphère domestique d’un rapport purement spirituel entre l’homme et Dieu et jamais entre l’homme et ceux qui le gouvernent ?

Les raisons en sont multiples et permettent de comprendre pourquoi l’islam en particulier, et les religions en général, sont écartés du politique et ne peuvent valoir idéologiquement.

Parmi ces raisons il y’en eût une qui prit son essor avec la laïcité de l’Etat. La fameuse séparation de l’Etat et de l’Eglise qui, en Europe, marqua un tournant historique majeur dans la gestion des affaires publiques.

Dans sa définition généralement admise, "la laïcité désigne le principe de séparation dans l'État de la société civile et de la société religieuse, ainsi que le caractère des institutions qui respectent ce principe."(Wikipédia)
"Selon ce principe, la croyance religieuse relève de l'intimité de l'individu. Les convictions religieuses (ou l'absence de conviction) de chacun, qu'il faut peut-être distinguer des options spirituelles ou métaphysiques théistes plus ou moins indépendantes des religions, sont alors volontairement ignorées par l'administration."

Mais fait important : la Mauritanie n’est pas un pays constitutionnellement laïque (tels que la France ou le Portugal) c’est un pays où « l’islam est la religion de l’Etat ».

En effet le préambule de la constitution mauritanienne du 20 Juillet 1991 déclare la confiance du peuple en la toute puissance d’Allah et « fort de ses valeurs spirituelles et du rayonnement de sa civilisation, il proclame en outre, solennellement, son attachement à l'Islam (..) »

L’article 5 déclare que « l'Islam est la religion du peuple et de l'État. » et le président de la république est forcément de religion musulmane (article 23)

On comprend bien que l’Islam est la religion du peuple, une collection d’êtres, mais que signifie « l’Islam est la religion de l’Etat » ?

Une entité abstraite, personne morale peut-elle revendiquer une religion ?

Si l’on s’en tient à une définition synthétique de la religion, la notion de « religion de l’Etat » n’a aucun sens.
La religion est un ensemble de croyances et de dogmes définissant le rapport de l'humain avec le sacré.

Ainsi le sens de « religion de l’Etat » n’a de signification que dans la mesure où l’Etat se présente en protecteur du culte musulman, des lieux de culte et s’inspire de l’Islam dans son action et dans les textes juridiques régissant son fonctionnement et la répartition des pouvoirs en son sein (Constitution). L’Islam est aussi la source de son arsenal juridique socio-économique.

Dans cette perspective, la Démocratie y perd beaucoup de son intérêt.

D’abord, un Etat qui affiche une obédience religieuse, islamique ou autre, réalise une chose et son contraire :

- il balaie tout courant politique qui prend appuie sur la religion islamique ou qui en fait son programme. En effet « l’Islam étant la religion de l’Etat », aucune force ne peut entrer concurrence ni faire valoir ce principe constitutionnel autre que l’Etat lui-même. Donc exit tout parti islamique.

- Mais curieusement aussi, il condamne implicitement tout courant politique qui n’accepte pas à priori de gouverner selon les préceptes islamiques ou de s’en inspirer. Exit donc, les partis marxistes, communistes et autres forces ouvrières. Exit les partis libéraux et néolibéraux à aile capitalistique occidentale etc. etc.

L’Etat mauritanien n’étant ni laïc, ni théocratique, il se gère entre deux eaux. Il n’arrive pas affirmer sa laïcité ni à confirmer sa théocratie.
Toute la gestion de l’Etat jusque dans l’octroi des autorisations d’exercice des partis politiques s’en fait ressentir. Il ne s’agit donc nullement d’interdire des partis sur la base de leur obédience religieuse, puisque rien dans la constitution ne le permet mais sur la base de « l’air du temps » (extrémisme, fondamentalisme etc.) Or l’Islam n’est ni par définition ni par essence extrémisme ou fondamentalisme. Il est ce qu’en font les hommes. Et cela vaut pour toutes les religions (extrémistes chrétiens, extrémistes juifs etc.) et toutes les idéologies du monde (extrémistes de gauche, extrémistes de droite). Tout est question de modération.

En Mauritanie, le critère religieux n’est pas exclusif de la lutte partisane et la constitution n’exclut pas ce critère puisque la condition fondamentale pour les partis politiques est « de respecter les principes démocratiques et de ne pas porter atteinte par leur objet ou par leur action à la souveraineté nationale, à l'intégrité territoriale à l'unité de la Nation et de la République » (article 11).

A ce titre le cadre partisan en Mauritanie, se doit d’être repensé non à la lumière de ce que la pensée unique (occidentale ou orientale) voudrait qu’il devienne mais à celle des réalités du pays et du choix de ses populations.

C’est à ce prix qu’une démocratie mauritanienne véritable verra le jour.
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Pr ELY Mustapha

mercredi 16 avril 2008

Oualata: le secret de la Mauritanie heureuse

La dédicace de l'auteur

J'ai toujours vu dans le verbe «écrire», un cri et un rire. Une souffrance et une joie. Un martyre et une libération. Un mot qui réunit les deux termes de la passion. Le cri qui met au monde et le rire de la délivrance. C'est un verbe-thérapie conjugué le temps d'un malaise pour libérer l'esprit.
En Science fiction, écrire est la thérapie d'un imaginaire que l'on voudrait qu'il soit ou qu'il ne soit pas. Avec ses souffrances et ses joies. Et quand l'imaginaire est un prétexte pour saisir un réel critique, alors écrire devient la thérapie d'un devoir que l'on peine à accomplir. Celui de livrer au monde dans les formes de l'écrit ce qui ne peut s'exprimer autrement dans le champ du réel. C'est ainsi que j'écrivis ce roman avec la conviction que j'allais à une thérapie qui ne vaudrait pas seulement pour moi mais aussi pour tous ceux d'un pays traumatisé, et au-delà, qui me liront.
-
«Oualata, le secret d'une Mauritanie heureuse», est un écrit, cri de détresse conjugué au temps du rire. Un roman-voyage qui traverse le triste réel d'une nation souffrante en lui appliquant le baume d'un imaginaire heureux.
Moi, dans tout cela, je ne suis rien qu'un romancier qui traverse un champ fertile de cultures croisées en semant derrière lui quelques graines d'écrire, cet arbre de souffrance et de joie.Quant à vous lecteurs, prenant entre vos mains ce roman où se mêlent la fiction, la politique et la satire, vous comprendrez que le secret qu'il renferme est aussi une dédicace à tous ceux qui le liront. Medely

La présentation de l'éditeur
OUALATA Le Secret de la Mauritanie Heureuse
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Aux confins de l'actuelle Mauritanie, la belle et antique cité de Oualata, au fort tristement célèbre, est le champ d'une incroyable aventure. Un voyage dans le temps nous fait traverser les époques qui jalonnèrent l'édification d'une nation heureuse.
La fiction, dans cette oeuvre, se fait continuellement satire de la mauvaise gouvernance, du racisme et de l'état de la Mauritanie à la triste époque du "Podocène". Sur le même ton, l'auteur nous propulse, dans sa formidable voiture, non sans ironiser sur les avatars d'une technologie très avancée, à travers une Mauritanie Heureuse, harmonieusement pluriethnique.Au-delà de la fiction se dessinent des constats et un idéal politique de "citoyen d'un pays heureux".
Le récit, dense et désopilant, tient le lecteur en haleine et lui donne envie de relire certaines pages pour réfléchir aux grandes questions abordées, auxquelles la satire confère une puissante visibilité.
Nul doute que les fondateurs de Oualata ont, comme ils le font à travers les fresques des femmes sur les maisons, inspiré à l'auteur ces messages de sagesse, d'harmonie et d'amour qu'il nous lègue dans un sourire malicieux. (http://www.passiondulivre.com/livre-42562-oualata-le-secret-de-la-mauritanie-heureuse.htm)

Roman disponible:

- Editions Cultures Croisées:
1, av.Maurice de Vlaminck -P.64 77680 roissy-en-Brie. Paris France. http://www.ed-cultures-croisees.org/

- Amazone:
http://www.amazon.fr/Oualata-Secret-Mauritanie-Heureuse-Medely/dp/2913059309

- FNAC:
http://livre.fnac.com/a2050910/Medely-Oualata-le-secret-de-la-Mauritanie-heureuse?Mn=-1&Ra=-1&To=0&Nu=1&Fr=0

- Sud Planete:
http://www.sudplanete.net/Litterature.php?menu=livre&no=7360

- Alapage:
http://www.alapage.com/-/Fiche/Livres/9782913059306/oualata-le-secret-de-la-mauritanie-heureuse-medely.htm?fulltext=Oualata&id=311931208378367&donnee_appel=ALAPAGE

-ClicAndDeal:
http://www.clicanddeal.com/store/Product.aspx?productID=674f2f5c-100b-4f18-8b2d-5da9a5103c4b

Les lectures du blog

Un monde sans l'Islam

Dans le dernier numéro de "Foreign Policy" (Janvier-Fevrier 2008) un article fort intéressant de Graham Fuller "Un monde Sans l'Islam". Le monde aurait-il été meilleur si l'Islam n'avait jamais existé?

"(...) some values are easily misunderstood. That is the case for Islam today. Too many people believe that Islam is the cause of much of the world’s suffering. For them, the thinking goes, a world without Islam would have no holy wars, no terrorists, no clash of civilizations. In this issue’s cover story, Graham Fuller exposes how bankrupt these beliefs are, convincingly arguing that even if you remove Islam from the history books, the world would still end up where it is today.
The values we hold dearest are often the ones we are taught. "Extrait de l'édito de Foreign Policy"
.
Voici, pour respecter le copyright, un extrait de l'article:

"But the question remains, if Islam didn’t exist, would the world be more peaceful? In the face of these tensions between East and West, Islam unquestionably adds yet one more emotive element, one more layer of complications to finding solutions. Islam is not the cause of such problems. It may seem sophisticated to seek out passages in the Koran that seem to explain "why they hate us." But that blindly misses the nature of the phenomenon. How comfortable to identify Islam as the source of "the problem"; it’s certainly much easier than exploring the impact of the massive global footprint of the world’s sole superpower.

A world without Islam would still see most of the enduring bloody rivalries whose wars and tribulations dominate the geopolitical landscape. If it were not religion, all of these groups would have found some other banner under which to express nationalism and a quest for independence. Sure, history would not have followed the exact same path as it has. But, at rock bottom, conflict between East andWest remains all about the grand historical and geopolitical issues of human history: ethnicity, nationalism, ambition, greed, resources, local leaders, turf, financial gain, power, interventions, and hatred of outsiders, invaders, and imperialists. Faced with timeless issues like these, how could the power of religion not be invoked?
Remember too, that virtually every one of the principle horrors of the 20th century came almost
exclusively from strictly secular regimes: Leopold II of Belgium in the Congo, Hitler, Mussolini, Lenin and Stalin, Mao, and Pol Pot. It was Europeans who visited their "world wars" twice upon the rest of the world—two devastating global conflicts with no remote parallels in Islamic history.
Some today might wish for a "world without Islam" in which these problems presumably had never come to be.
But, in truth, the conflicts, rivalries, and crises of such a world might not look so vastly different than the ones we know today."
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En définitive, un monde sans l'Islam serait toujours un monde de violence.
La seule chose que nous ajouterons à cet auteur est que le monde sans Islam est un monde qui persévèrera certainement dans la violence mais ce que l'Islam apporte au monde ce n'est pas la violence mais la paix. Complétons alors le titre: "Un monde sans l'Islam...a-t-il une chance de paix?"
-
Pr ELY Mustapha
Ps: Les "gras " dans le texte sont de nous.

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Poésie de la douleur.