lundi 21 janvier 2013

Bleu, Blanc, Roussi

 

Vive l’Afr…ance !

 

Drapeau-France La France est intervenue au Mali. Il y a les « pour” et les “contre ».  La France jouant son rôle de puissance-à- intérêts, peut-on lui en vouloir ? Demandez à Bozizé.

Aussi face au tollé général (« France libératrice du Mali ») qui cache les réalités, nous nous inscrivons à contre-courant. Et nous posons les  questions qui devraient interpeller chacun de nous, chaque africain.

Des militaires de palais…

Voici un pays, le Mali, tenu par une junte qui, non seulement, est une dictature mais aussi, comble du comble, a fait son coup d’Etat pour ne pas aller au front ! Tout comme les fameux putschistes de 1978, en Mauritanie, pour arrêter la guerre du Sahara. Les putschistes maliens sont l’image même de ce que nos armées sont devenues des machines à putsch guidées par des opportunistes à la quête du pouvoir, et qui ont développé dans leurs rangs une lâcheté qui a détruit depuis longtemps le sentiment de défense d’un pays et d’un territoire.

Pendant que le Nord du Mali est occupé, pendant que les islamistes de tous bords, détruisent le patrimoine mondial, amputent, tuent et égorgent les citoyens maliens, les putschistes maliens se vautrent dans le pouvoir, cherchant le confort et les privilèges. Le ridicule de Sanongo promulguant quelques semaines après son putsch un Décret lui accordant, les « droits et avantages d’un « ancien chef d’Etat », ne fait pas de doute.

Mais n’est-ce pas là l’expression la plus lumineuse de ce que sont devenus nos militaires ?

Au lieu de battre les tambours, rassembler, mobiliser et aller au front libérer le pays, les militaires maliens nommaient des premiers ministres qu’ils emprisonnaient aussitôt, torturaient dans les casernes les contestataires à leur dictat, neutralisaient par les armes la société civile, abandonnant les populations du Nord à leur triste sort, indifférents au patrimoine du pays qui se détruit et palabrant pour garder le pouvoir. Un pouvoir sur une portion d’un pays qu’ils n’ont pas eu le courage de libérer.

C’est à l’appel d’un premier ministre nommé par ces militaires que la France est intervenue au Mali. Et elle est intervenue sans préalables ni conditions. Et c’est là où le bât blesse. Non seulement elle s’est substituée à l’armée malienne pour libérer le pays, mais elle n’a posé aucune condition, notamment le départ des militaires et le retour au pouvoir des civils. Elle est intervenue un point c’est tout. Chantre de de circonstance de la Démocratie . Confortant ainsi des putschistes dans un pays non seulement occupé mais soumis.

Des africains dépendants.

L’intervention de la France, avec ou sans succès, pose une question existentielle majeure, les Africains sont-ils capables de prendre leur destin en main ?

Voilà un pays africain, membre de l’Union Africaine dont l’intangibilité des frontières est non seulement garantie par le droit international et par la charte de l’Organisation continentale qui est occupé depuis des mois, dont les populations souffrent , dont le patrimoine et les ressources sont pillés et qui ne devra sa libération qu’à une force étrangère aux africains et au continent !

Des mois entiers où l’Union Africaine, la CEDEAO, déploient une diplomatie du ridicule, dépensant des millions de dollars pour des va-et-vient d’émissaires, de chef d’Etat; organisant les réunions, les rencontres avec les putschistes maliens, et avec le reste du monde, rien !

Rien !

La crise malienne est l’exemple le plus pertinent que l’on puisse donner en ce siècle de l’immaturité des dirigeants africains, de la dépendance des organisations africaines et de l’irresponsabilité des armées africaines.

Une France enlisée

La France, ancienne puissance coloniale est venue au secours de ses anciennes ( ?) ouailles.

La France-Afrique est terminée vive l’Afr-ance !

Hollande aura beau s’égosiller que la France-Afrique « c’est fini » que c’est bien, malgré lui, les dirigeants africains eux-mêmes qui en redemandent ! Le cynisme de certains dirigeants africains n’est pas à démonter.

Ce qui reste à démonter maintenant, c’est comment la France va-t-elle se tirer de ce pas ? Elle a mis en danger les otages français entre les mains des terroristes, elle va certainement y laisser des hommes et des millions d’euros et elle ne pourra jamais, quelle que soit l’aide qu’elle recevra « anéantir » le terrorisme au Sahel.

Et la France, repartira (si jamais elle repart) et les islamistes reviendront.

Curieusement avant de prendre la décision de s’enliser dans le désert, les décideurs français ont-il jamais entendu parler de l’Afghanistan, où la première puissance militaire du monde s’est embourbée et les contingents français avec? Les Talibans ont-ils disparu pour autant ?

A moins d’une décision de retrait, la France s’enlisera dans les sables-mouvants  d’une situation inextricable, car le remède à cette situation n’est pas de chasser des occupants mais de mettre fin à ce et ceux qui les maintiennent dans les lieux. En effet, les facteurs de maintien des islamistes au Mali et  dans tout le sahel sont:

- Les dirigeants des pays voisins complaisants avec les terroristes ;

- La drogue qui sert Aqmi, pour ne citer qu’elle, et les dirigeants des pays voisins ;

- La forfaiture des militaires putschistes ;

- L’appui aux terroristes par des pays du golfe (fort connus)

Si cependant par un gigantesque tour de force militaro-politique on met fin aux facteurs précédents, il y a les facteurs qui sont invincibles et qui risquent de faire de cette guerre un effort vain :

- Les populations dans le désert qui protègent les islamistes et dont très souvent ils sont issus. Ces islamistes fournissent des soutiens matériels à ces populations (pauvres et démunies).

- les frontières poreuses et incontrôlables dont aucun des pays de la zone ne peut assurer le contrôle ;

- le désert, enfin, qui s’étend sur des milliers de kilomètres et où les mirages sont aussi mortels que les tempêtes de sables qui couvrent les colonnes terroristes.

Après être sortie par la porte des indépendances (la France des ex-colonies), la France est revenue par la porte de la dépendance politico-financière (France-Afrique). Elle a voulu avec Hollande la refermer. Elle a réussi, mais elle est restée à l’intérieur.

Pr ELY Mustapha

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Pr ELY Mustapha

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Poésie de la douleur.