jeudi 12 novembre 2015

Aziz quitte le pouvoir

Qui pourra se saisir de Maitre Aliboron ?

 

ane1Aziz quitte le pouvoir, le BASEP est dissous, les associations des droits de l’homme intentent des procès à lui et à sa famille pour corruption, détournements des biens publics, violations des droits de l’homme etc. etc.

Les partis de l’opposition s’arrachent l’audience auprès d’un public assoupi (par la dengue) , depuis longtemps anesthésié par les promesses d’un Aziz qui a pris la poudre d’escampette, avec sa famille en avion spécialement affrété avec quelques caisses des réserves de la Banque centrale. Destination Arabie saoudite via le Maroc.

Le pays est laissé à quelques généraux, ébahis courant en tous sens pour protéger les privilèges qu’Aziz leur a octroyés pour les neutraliser et qui rassemblent leurs biens pour les sortir du territoire. La nébuleuse Aziz s’effondre, ses courtisans, qui l’ont applaudi pour la destruction du pays se transforment en courant d’air et leurs boubous changent de couleur. C’est le branle-bas de combat sous les déclarations tonitruantes de ceux qui tapis dans l‘ombre attendaient le départ de Aziz.

Le premier d’entre-eux le moustachu colonel, ELY ould Mohamed Vall, malgré ses déclarations précédentes, ne se précipite pas pour rentrer au pays attendant comme un vieux renard d’y voir clair et déclare à RFI : « Aziz est foutu, le pays aussi ». Ce n’est pas le courage qui va le tuer.

Ahmed Daddah, se réveillant de son long rêve d’être porté au pouvoir par les militaires, se propose pour « sauver la Nation » (encore !). Il déclara sur deux ou trois chaines locales : « si vous me donnez le pouvoir je redresserai le pays. » En effet, ayant toujours pensé que l’on va lui donner quelque chose depuis Koubeni il attend toujours. En vrai couillon de la politique rampante, il déclara qu’en définitive l’écho qu’il avait donné et le soutien en slogans qu’il avait apporté aux militaires (« non à la chasse aux sorcières », sous le CMJD, « le redressement de la démocratie » avec Aziz...), c’était pour le bien du pays et que maintenant, il faut lui faire confiance. Trop tard.

Ould Mansour , tout en demandant un mandat d’arrêt international contre Aziz, récite quelques versets de coran, pour justifier ce qu’il va dire et il le dit devant un parterre de journalistes-peshmergas : « notre devoir aujourd’hui est de sauver notre pays des mécréants... ». Ce n’est pas Minetou mint Moctar ELY qui sera son porte-parole.

Libéré de prison, après un repos, que Aziz a jugé « bien mérité », Biram déclare, « il faut tout renverser ! ». Comme il avait déjà mis les pieds dans le plat, il va renverser la couscoussière. Son ennemi juré, après Enas Ibnou Malek et autres foukahas, c’est Aziz.. Il bât tambour pour rallier les harratines que Ould Messaoud appelle d’un pied qui déjà beaucoup visité Aziz durant son squatte du pouvoir.

Mohamed ould Maouloud, lui comme à l’accoutumé déclare d’une faible voix (comme d’habitude), « Dialoguons entre nous puisqu’il n’y a pas plus avec qui dialoguer ». Ce monsieur-là de l’UFD étonnera toujours par son ascétisme militant. Il sort quand on l’attend plus et disparaît quand on l’attend encore. Il attend le pouvoir sur un plat d’argent. Comme un Dalaï Lama qui attend le Nirvana.

Entre-temps, le pouvoir n’est pas resté vide, un petit général s’est proposé d’assurer la nouvelle transition aussitôt soutenu par une nouvelle racaille de courtisans issus de la pépinière permanente de safagas et autres malappris du système socio-économique corrompu , qu’entretient la société mauritanienne.

Et c’est la course vers les alliances et le pays s’enlise dans la gangue de la médiocrité et la fange de ses rues. Les incursions terroristes aux frontières font trembler les villes frontalières et le service de voirie s’est arrêté à Nouakchott. Aziz avait créé toutes les conditions d’un pays nauséabond et il part les poches pleines d’argent sale.

Du temps d’Aziz, le dialogue, en général, était, en particulier, le monologue d’Aziz. Ce que regrette le semblant d’opposition après le départ d’Aziz, c’est que l’on ne peut même plus dialoguer sans avoir la bouche pleine de mouches, alors qu’Aziz proposait son monologue par bouchées de billets bleus...

Pays misérable, ressources pillées, citoyens crevant de dengue et de fièvre hémorragique. Une économie exsangue, des entreprises bradées et des gouvernements de filous qui durant le règne d’Aziz l’ont assisté dans sa mise à sac du pays. Ces gens-là, tout un chacun réclame leur procès mais tout comme d’habitude, ils se sont refugié derrière leur tribu ou se sont cachés hors des frontières.

Alors Aziz parti qui pourra le remplacer ?

Ceux qui ont des capacités de pillage, de corruption et de détournement des biens publics, en veux-tu en voilà. Ils sont partout.

Ceux qui attendent leur tour pour refaire un régime Aziz bis, peuplent les salons de Nouakchott.

Ceux de l’opposition (si elle existe) prêt à retourner leur veste au premier putschiste venu, sont en veille permanente.

Ould Daddah, Ould Mohamed Vall, Ould Maouloud, Ould Boulkheir, Ould Mansour, ould…ould… personne ne pourra remplacer Aziz au pied levé.

Ce sera encore et toujours un autre accord de Dakar où un semblant d’opposition ira vendre Maître Aliboron.

En Mauritanie, l’Etat étant un âne, chacun voulant se l’approprier, finit toujours par arriver un larron galonné pour s’en saisir.

Pour un Âne enlevé deux Voleurs se battaient :

L'un voulait le garder, l'autre le voulait vendre.

Tandis que coups de poing trottaient,

Et que nos champions songeaient à se défendre,

Arrive un troisième Larron

Qui saisit Maître Aliboron.

Il est probable qu’Aziz n’a bien retenu de son passage au primaire que cette fable de la fontaine. Comme quoi pour le remplacer, il convient d’éduquer l’opposition aux fables de la Fontaine. Plus particulièrement à celle du loup et de l’agneau : « La raison du plus fort est toujours la meilleure ».

Il est d’ailleurs fort probable que c’est pour empêcher tout accès à sa source d’inspiration politique, qu’Aziz se débarrasse des écoles primaires.

Pr ELY Mustapha

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Poésie de la douleur.