dimanche 26 juin 2016

Le carré de l’hypoténuse



Depuis quelques semaines Aziz a promu son chef de cabinet en lui confiant le portefeuille de Ministre des affaires étrangères. Un chef de cabinet professeur de mathématiques, un être irréprochable académiquement.
Cependant le petit peuple se pose la question de savoir si Aziz a bien profité de ce mathématicien dans son giron. En quoi il lui a été bénéfique dans l’exercice du pouvoir.
Nous avons donc interviewé le général à ce propos, ses réponses sont édifiantes.

Question : Monsieur le général, un chef de cabinet mathématicien cela a-t-il été profitable pour vous ?

Général Aziz : Oui. Je fus bien conseillé, puisque mon chef de cabinet fut un mathématicien. Depuis qu’il est passé par là, je connais enfin la table de multiplication. Cela m’a ouvert les yeux, je sais maintenant compter. Jusque-là je ne comptais que sur ma tête, maintenant je compte avec ma tête mais sur la tête des autres, j’accapare tout ce qui me passe par la tête et qui peut être compté... Et cela m’a appris beaucoup de choses...autant dire que cela m’a enrichi.

Q : Comme quoi par exemple ?

Général Aziz : Je saisis maintenant l’insaisissable...Le mystère des chiffres... par exemple que Ould Boulkheir n’eut que 4 députés à l’Assemblée nationale et en fut le président ! Que Boidiel ould Houmeid a remboursé 120 millions d’Ouguiyas au fisc alors que c’est deux siècles de son salaire ! Que...

Q : Pardon... pardon de vous interrompre mon général ! Mais c’est merveilleux, vous savez maintenant l’ampleur des dégâts à tous les échelons… (civils et militaires).

Général Aziz : Oui, oui... Mais il y a quand même quelque chose qui m’échappe encore... mais que je suis encore en train d’essayer de comprendre grâce à l’intellect que m’a transmis mon chef de cabinet. 

Q : Quoi donc mon général…

Général Aziz : Comment je suis devenu président de la République, alors que je n’ai jamais fait de politique, que je n’ai pas accédé au pouvoir grâce à un parti politique, alors que j’en ai un ... Et que je n’ai jamais, avant de devenir président, fait le plus petit discours politique.

Q : Et donc….

Général Aziz : Mais mon ancien chef de cabinet mathématicien m’a tout fait comprendre. Il m’a dit « mon général, vous avez toujours été l’hypo…l’hypo… »

Q : L’hippopotame ?

Général Aziz : Non…non … pas Boidiel !

Q : l’hypocrite ? 

Général Aziz : Non pas ould Daddah…Attendez que je me rappelle. L’hypo…..

Q : L’hypocondriaque ?

Général Aziz : Non, pas ould Laghdaf !

Q : alors, l’hypotendu ?

Général Aziz : Non pas de Ould waghef ici s’il vous plait.

Q : Bon alors mon général ?

Général Aziz : Attendez, ça y’est je me rappelle. L’hypo…ténuse…c’est ça, l’hypoténuse !

Q : L’hypoténuse ? 

Général Aziz : Oui c’est ça. L’hypoté..nuse ! J’ai même enregistré ce que mon ancien chef de cabinet a dit. Il a dit : « La politique Mauritanienne mon général, c’est à l’image de la Carte géographique de la Mauritanie. Elle est tracée en angles droits. La politique mauritanienne est aussi un angle droit dont vous êtes l’hypoté…nuse ! ». Il a appris ça chez Pythagore, probablement une de ses connaissances scientifiques. 

Q : Et qu’est-ce que ça veut dire ?

Général Aziz : Attendez, j’ai tout noté là . Je relis souvent ce papier mais je n’arrive toujours pas à tout comprendre. Il a dit : « dans le paysage politique mauritanien, en angle droit, vous êtes l’hypoténuse. Vous serez toujours plus grand que les deux autres côtés, les partis politiques et la société. Vous êtes le carré de la somme des carrés des deux autres côtés de l'angle droit.»  Ce n’est pas beau ça ?  Je n’ai pas vraiment tout compris sauf que pour être carré, je vais prendre racine, je vais m’enraciner.

Q : Donc mon général vous êtes satisfait de cette merveilleuse réponse ?

Général Aziz : Tout-à-fait. J’ai confiance en mon chef de cabinet savant. Seulement il faut que je vois si ce Pythagore, n’est pas un ancien du RFD…Et si un poste d’attaché au cabinet l’intéresse.

Q : Vraiment mon général, il faut alors que vous fructifiez pleinement le savoir reçu de votre ex-chef de Cabinet. La Mauritanie en a besoin.

Général Aziz : Tout à fait d’accord avec vous. J’apprends tous les jours. Je rattrape le temps perdu. Je vais d’ailleurs lui demander de résoudre pour moi certaines équations.

Q : Lesquelles ?

Général Aziz : Exemple : pourquoi chaque fois que Ould Daddah est introduit dans un problème la solution est toujours négative ? 

Pourquoi Ould Boulkheir est un multiplicateur du dialogue, alors que celui-ci est nul ? Le zéro étant un élément absorbant de la multiplication, le monsieur devrait disparaitre !

Pourquoi tous ces partis politiques qui s’additionnent et se soustraient ne s’annulent pas !

Q : Mon général, vous m’étonnez !

Général Aziz : Bon, bon c’est rien ... Mathématique et mécanique ça rime ensemble. D’ailleurs, Je vais encore vous étonner. Je vais prendre un décret spécial demandant à ce que tous les partis politiques soient inscrits dans un ensemble mathématique définissant avec précision leurs propriétés.

Q : Eclairez-nous, mon général.

Général Aziz : Voilà une liste que je vais soumettre à mon savant ex-chef de cabinet, maintenant ministre. Le RFD doit être dans l’ensemble des « nombres complexes fendus » vu l’état mental de Ould Daddah, l’UFD dans les « nombres surréels », vu la personnalité de Ould maouloud, Tawassoul dans les « nombres irrationnels », vue le caractère transcendant de Mohamed Jemil Mansour…..etc.

Q : Et l’UPR ?

Général Aziz : Dans la catégorie des « nombres pseudo-réels ». Vue leurs jeux de combines combinatoires.

Q : Merci mon général… Euh, juste une dernière question : Jusqu’à quand resterez-vous une «hypoténuse » ?

Général Aziz : Jusqu’à ce que les deux autres côtés du triangle-rectangle me rejoignent.

Q : Merci mon général

Général Aziz : Juste si vous pouviez en sortant demander à ma secrétaire de rechercher dans le répertoire du cabinet, le téléphone de Pythagore. Je lui confierai bien la SNIM, la quadrature du cercle… de mes courtisans.

Je quittais le général, en me disant qu’au moins pour une fois, les maths ne sont pas responsables de certains échecs. Et que heureusement son chef de cabinet ne fut pas un physicien ... Le peuple serait déjà en orbite. Ou vétérinaire, il l’aurait déjà piqué.

Pr ELY Mustapha

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Poésie de la douleur.